De 2015 à 2024, pas moins de 323 policiers ont été assassinés dans l’exercice de leur fonction, indique un décompte du Réseau national de défense des droits humains.
Parmi les victimes, 120 ont été tués sous l’administration de Frantz Elbé, souligne le rapport qui fait également état de 68 attaques ciblant des infrastructures de police entre 2021 et 2024.
Du 6 au 27 mai 2024, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) a réalisé une enquête avec la participation de 132 agents.es de la Police Nationale d’Haïti (PNH) dont 108 hommes et 24 femmes. Ils sont affectés dans des commissariats, sous-commissariats, prisons et unités spécialisées localisés dans 8 départements géographiques du pays, sauf l’Artibonite et le Nord-Ouest.
Les policiers.ères sont soumis à des conditions de travail très préoccupantes : lieux d’affectation insalubres, horaires astreignants et difficiles, salaires insuffisants et irréguliers, arriérés de salaire non payés, rares augmentations de salaire, cartes de débit irrégulièrement alimentées, primes de risque distribuées sans transparence et à certains policiers.ères non exposés au danger, etc.
Les policiers.ères bénéficient d’une couverture sociale inefficace et d’une très faible protection au travail : couverture d’assurance santé inopérante, absence d’information précise sur les congés auxquels ils ont droit, aucune assistance psychologique, harcèlement psychologique et actes d’intimidation en milieu du travail, menaces de renvoi de la part de leurs supérieurs hiérarchiques, etc.
Sur le plan social, les conditions de travail sont tout aussi préoccupantes. Les avantages octroyés aux policiers.ères sont très maigres et les informations y relatives ne circulent pas : 80% des policiers.ères affirment que leur couverture de santé est inefficace ;
95.5 % n’ont pas accès à une assistance psychologique ;
20.5 % ont déjà subi des actes de harcèlement psychologique et d’intimidation ou ont été menacés de renvoi de la part de leurs supérieurs immédiats ;
16.5% ont insisté sur le fait que l’absence de valorisation de leur travail de la part des haut-gradés en général et de leurs supérieurs hiérarchiques en particulier sape leur engouement pour l’institution ;
29.5% croient ne pas avoir droit au congé-maladie ;
41% croient ne pas avoir droit au congé maternité/paternité alors que 41.5% n’ont même pas su comment répondre à cette question.