Chaque année, depuis 1960, Haïti célèbre la journée nationale de l’Enfance le deuxième dimanche du mois de juin, suite à une loi votée le 9 mai 1960 et publiée le 23 juin de la même année. Cette célébration intervient cette année dans un contexte de défis économiques, sociaux et politiques croissants, impactant particulièrement les enfants haïtiens, souvent les plus vulnérables de la société.
Le thème de cette année, « Byen nouri lespri timoun yo, pou konstwi yon sosyete soude » (« Bien nourrir l’esprit des enfants pour construire une société solidaire »), met en avant l’importance de l’éducation et du bien-être des enfants pour bâtir une société unie et prospère. Cependant, cette noble aspiration se heurte à des réalités alarmantes, violant systématiquement les droits des enfants en Haïti.
En effet, les violences contre les enfants sont multiples et prennent de nombreuses formes, allant des abus physiques et sexuels à l’exploitation économique et à la négligence de certaines personnes responsables et des autorités étatiques. La montée de l’insécurité dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite expose davantage les enfants : ils sont victimes d’actes de banditisme, chassés de leur maison, vivant dans des camps de fortune, privés d’éducation, séparés de leurs parents, et vivant dans des conditions déplorables et inhumaines. Des fillettes subissent des viols, et la faim, qui ravage le pays, affecte sévèrement les enfants, les plus vulnérables face à l’insécurité alimentaire.
Par ailleurs, des dizaines d’enfants croupissent au Centre de Rééducation des Mineurs en Conflit avec la Loi (CERMICOL), dont la majorité est en détention préventive prolongée en violation de leurs droits les plus élémentaires.
La Fondation « Zanmi Timoun » constate avec regret une dégradation continue des conditions de vie des enfants, malgré les cris d’alarme lancés aux autorités haïtiennes. Il semble que le bien-être des enfants reste le cadet des soucis des autorités.
À l’occasion de la journée nationale de l’Enfant, la Fondation « Zanmi Timoun » attire l’attention des autorités étatiques sur la violation quotidienne des droits des enfants à travers le pays. Haïti, signataire de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant de 1989, peine à respecter les droits sociaux, économiques, civils, culturels et politiques des enfants, qui sont pourtant fondamentaux, obligatoires et non négociables. Le respect des droits de l’Enfant en Haïti est un défi majeur à relever dans le contexte sociopolitique et économique actuel où des nouvelles autorités vont entrer en fonction.
La Fondation « Zanmi Timoun » profite de cette occasion pour exiger une prise en considération des défis auxquels les enfants haïtiens sont confrontés et appelle à des mesures concrètes pour garantir leur bien-être. Il est essentiel de renforcer le cadre juridique et les mécanismes de protection de l’enfance. Gouvernement et organismes internationaux doivent travailler en synergie pour créer un environnement sûr et protecteur pour les enfants d’Haïti.
La Fondation « Zanmi Timoun » renouvelle son engagement à faire la promotion des droits des enfants en Haïti, affirmant une fois de plus, que les droits des enfants doivent être respectés en toutes circonstances (« dwa timoun dwe respekte nan tout sikonstans !»).