« Les États-Unis doivent reconnaître leur rôle dans la crise actuelle en Haïti. Les gangs impliqués dans le trafic de drogue pour la consommation américaine, armés d’armes en provenance des États-Unis, ont prospéré en raison de la politique étrangère désastreuse des États-Unis, a déclaré Marteen Boute, le CEO du groupe Digicel, le samedi 9 mars 2024 sur X. Haïti est au bord de l’effondrement total. Il est temps d’agir. »
En effet, un rapport de l’ONUDC a révélé que les armes proviennent de tous les États-Unis via la Floride : » Tant que les gangs continueront à avoir accès à des armes à feu très sophistiquées, ils resteront capables de soumettre la population haïtienne au règne de la terreur « , a déclaré la cheffe de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), Ghada Waly, le jeudi 25 janvier sur la situation relative au trafic d’armes et aux flux financiers illicites en Haïti ; devant les membres du Conseil de sécurité.
En outre, comme le détaille l’étude de l’ONUDC intitulé Haiti’s criminal markets: mapping trends in firearms and drug trafficking (Marchés criminels d’Haïti : cartographie des tendances en matière d’armes à feu et de trafic de drogue), Haïti reste un pays de transbordement pour les drogues, principalement la cocaïne et le cannabis qui entrent par bateau ou par avion dans les ports publics, privés et informels ainsi que par les nombreuses pistes clandestines.
S’agissant du trafic d’armes, l’étude démontre que la plupart des armes à feu et munitions en Haïti proviennent des États-Unis, et en particulier de Floride. Les armes de poing vendues entre 400 et 500 dollars dans les points de vente légaux aux États-Unis peuvent être revendues jusqu’à 10.000 dollars en Haïti. Les fusils de plus grande puissance, comme les AK47, les AR15 et les fusils d’assaut Galil sont généralement plus demandés par les gangs, ce qui entraîne des prix plus élevés. L’ONUDC révèle que des armes de calibres de plus en plus élevés, parfois des mitrailleuses lourdes, sont aujourd’hui importées illégalement.
L’ONUDC a découvert qu’il existe 11 pistes d’atterrissage informelles ou clandestines en Haïti, réparties à travers le pays. Il montre qu’un nombre relativement restreint de gangs haïtiens, tels que les groupes » 5 Segond » et » 400 Mawozo « , sont devenus hautement spécialisés dans l’achat, le stockage et la distribution d’armes et de munitions.
De plus, il ressort des recherches menées par le Groupe d’experts du comité des Sanctions (2653) des Nations unies ainsi que de ses observations sur place en Haïti que la majorité des armes à feu et des munitions en circulation dans le pays sont fabriquées ou achetées à l’origine des États-Unis.
Elles arrivent en Haïti directement depuis les États-Unis ou via la République Dominicaine.