Un mauvais calcul a été fait par le gouvernement dominicain le fait d’avoir pensé à rompre un mois de cela tous les rapports commerciaux avec Haïti en fermant ses frontières aériennes, maritimes et terrestres. Suite à des tensions frontalières et des tentatives infructueuses de bloquer un projet d’irrigation en provenance d’Haïti, la Junte de l’Aviation Civile de la République Dominicaine a dévoilé sa décision de rouvrir ses frontières aériennes avec Haïti à partir du lundi 30 octobre 2023. Cette décision a été unilatéralement prise en se basant sur la résolution 234-2023, selon les médias dominicains.
Le président dominicain Luis Abinaber précédemment avait tenté d’entraver ce projet d’irrigation en imposant diverses restrictions et en fermant les frontières terrestres, aériennes et maritimes avec Haïti le 15 septembre dernier, dans l’espoir que la pression économique contraindrait les citoyens haïtiens à abandonner leur travail pour rétablir les relations commerciales avec la République Dominicaine.
Cependant, cette stratégie s’est révélée infructueuse, les Haïtiens ayant persisté dans leurs projets malgré les obstacles. De manière surprenante, ce sont les Dominicains qui ont souffert économiquement, incapables de vendre leurs produits alors qu’ils s’attendaient à ce que les Haïtiens soient touchés par la pénurie.
Face à la pression des producteurs dominicains qui luttaient pour trouver des débouchés pour leurs marchandises de qualité inférieure, Luis Abinaber a pris la décision unilatérale de rouvrir les frontières avec Haïti le 9 octobre dernier, afin de pouvoir écouler leurs produits en Haïti et apaiser la colère des commerçants dominicains.
Cependant, cette tentative s’est soldée par un nouvel échec, car les Haïtiens ont répondu en fermant leurs propres frontières le jour même de la réouverture. En Haïti, cette réouverture des frontières aériennes est perçue comme un signe de tâtonnement de la part du président dominicain, cherchant à résoudre un problème qu’il a lui-même créé en cherchant à saboter les intérêts des Dominicains au détriment de ceux des Haïtiens.
Pendant ce temps, aucune réaction officielle n’a été enregistrée du côté des autorités haïtiennes, qui continuent de rappeler que les Haïtiens ont le droit d’utiliser les ressources hydriques binationales, tout comme les Dominicains qui exploitent déjà pas moins de 12 structures utilisant l’eau de la rivière Massacre.