« Je ne me sens pas en sécurité aux États-Unis. Je veux rentrer dans mon pays. C’est ce que dit la loi », a évoqué l’ancien sénateur élu de la République pour le département de la Grand-Anse, Guy Philippe, retenu dans un camp d’immigration sur le territoire américain suite à sa libération effectuée depuis le 7 septembre dernier. L’ancien commissaire de police fustige le comportement du gouvernement américain, à son avis qui le retient de façon illégale. Les déclarations de l’originaire de la commune de PESTEL ont été rapportées par la section créole de la Voix de l’Amérique jeudi dernier.
« J’ai tout signé. Toutes les procédures ont été faites. Je devais être envoyé en Haïti ce jeudi », a révélé l’ancien sénateur élu tout en informant avoir reçu la visite d’une délégation du service de l’immigration et de la citoyenneté ainsi que du département de la sécurité intérieure des États-Unis le 26 septembre dernier.
Aux dires de l’ancien commissaire de police, dans la matinée du mercredi 27 septembre 2023, il devrait être embarqué en bus pour prendre l’avion à l’aéroport, il rapporte qu’un officier de police l’a informé qu’il ne pouvait pas faire le voyage. Guy Philippe devrait prendre l’avion pour rentrer en Haïti le jeudi 28 septembre 2023.
« L’officier m’a dit que je ne pouvais pas embarquer, faute d’autorisation du gouvernement haïtien », a expliqué le natif du département de la Grand-Anse à travers une note vocale acheminée à la rédaction de VOA Kreyòl. « Les autres détenus qui m’accompagnaient ont tous reçu une autorisation et ont quitté le territoire américain », regrette-t-il.
M. Phillipe avance ne pas se sentir en sécurité aux États-Unis, à tout prix, il veut rentrer dans son pays en vertu de ce que dit la loi. Ce dernier critique le comportement du gouvernement américain au fait qu’il soit encore détenu « illégalement » sur leur territoire. « Ils ont interrompu toute communication avec Haïti », déplore-t-il en soulignant qu’on ne peut pas empêcher un citoyen de rentrer dans son pays.
Du pont de vue légale, Louicher Jean Joseph qui officie à titre d’avocat de Guy Philippe dans cette affaire, critique les autorités américaines qui selon lui, violent le droit de son client. « La détention de Guy Philippe est une violation flagrante de la déclaration universelle des droits de l’homme », croît l’homme de loi, informant qu’il ira avec le dossier devant la Cour Pénale Internationale.
Arrêté en 2017 par les agents de la Brigade de Lutte contre le Trafic des Stupéfiants (BLTS), lors de sa sortie après sa participation à l’émission Haïti Débat diffusée sur les ondes de la radio-Télévision Scoop, l’ancien haut gradé de la Police Nationale d’Haïti, Guy Philippe a été condamné à 9 ans de prison avec pour chef d’accusation « trafic de stupéfiants ». Il vient juste de purger une peine de 108 mois de prison aux États-Unis. Près d’un mois après sa libération, l’ancien officier de police est gardé encore en détention dans un camp d’immigration sur le sol de l’Oncle Sam en attente d’une autorisation de rapatriement de la part du gouvernement haïtien malheureusement qui ne pipe mot jusqu’à présent sur son cas.