Quand l’insécurité devient le quotidien des Haïtiens

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Depuis plusieurs années le climat socio-sécuritaire d’Haïti ne cesse de se détériorer. Partout dans la capitale haïtienne et dans certaines villes de province des individus armés sèment la terreur. Ils dictent leurs lois à la population. Ne savant à quel Saint se vouer, les citoyens de plusieurs villes ont dû déserter leurs maisons pour se réfugier ailleurs, soit chez un ami, soit sur une place publique pour dormir à la belle étoile à même le sol. Cette situation plonge le pays dans un cahot sans précédent.

Kidnapping, assassinat, vol, incendie de commissariat, antenne de police incendiée, maisons abandonnées par leurs propriétaires, zones déclarées rouges sont entre autres les impacts de ce mal qui ronge la société haïtienne. Face à l’assaut des gangs armés les efforts de la PNH se révèlent insuffisants.

Depuis l’année 2021 l’entrée sud de la capitale haïtienne est contrôlée par les bandits armés. Se rendre dans les départements du Sud, Sud-Est, les Nippes et la Grand’Anse est devenu un véritable calvaire pour la population. À Martissant les automobilistes privés et publics sont rançonnés par les malfrats.

Même scénario pour le grand Nord qui n’échappe pas également à la terreur des gangs armés qui contrôlent la commune des Croix-des-Bouquets, Morne à Cabrit, la zone de Canaan, commune de Cabaret. Cette année le gouvernement n’a pas eu le loisir de se rendre à l’Archahie pour la célébration du drapeau. Tout le monde a finalement accepté de vivre avec l’insécurité même les autorités.

Face à cette insécurité qui effondre la première république noire indépendante sous le regard des autorités qui s’enfoncent dans un silence incompréhensible, la population a tenté de se donner la justice en massacrant à coup de machette tous les individus qui sont suspectés de faire partie d’un gang. Les bandits sont tués puis brûlés par des citoyens qui ont décidé de prendre en main leur destin. Ce mouvement qui a pris naissance en avril 2023 est connu sous le nom de BWA KALE.

Ce mouvement a forcé les bandits à rentrer dans leur trou. Comme résultat le kidnapping avait connu une baisse considérable, la circulation était devenue possible dans certaines zones, des citoyens avaient regagné leurs maisons abandonnées. On dirait le mal avait combattu le mal jusqu’à ce que le premier ministre Ariel Henry prenne la parole pour apaiser le mouvement. « Nou pa nan jwèt bosal », déclarait-il.

Ces derniers jours, on assiste à la recrudescence des cas l’enlèvement, les gangs ont repris confiance, ils continuent à massacrer les citoyens notamment à Croix Périsse dans l’Artibonite, à Tabarre des résidents ont fui leurs maisons pour se réfugier devant les locaux de l’ambassade américaine en Haïti, fin mois d’août la zone de Carrefour-Feuille a été dévastée par le gang de Gran Ravin, dirigé par Tilapli.

Malgré plusieurs déclarations du premier ministre qui se montre optimiste quant au déploiement d’une force militaire internationale pour aider la PNH à contracter les gangs rien ne permet d’espérer le rétablissement d’un climat de paix et de sécurité dans le pays.

Selon un rapport publié l’Organisation des Citoyens pour une Nouvelle Haïti (OCNH) 245 personnes ont été tuées durant le mois d’août 2023.

Vivre en Haïti est devenu un véritable combat pour les Haïtiens à cause de la puissance des gangs armés qui deviennent de plus en plus agressifs.

Pourquoi les gangs sont-ils si puissants ? Serait-ce grâce à leurs accointances avec les autorités ou l’inefficacité de la PNH ?
Mais ce l’on peut dire ils n’ont rien à craindre quant aux multiples déclarations du PM Ariel Henry sur la venue d’une force internationale. Ils se montrent plus cruels et continuent à rendre le pays invivable.

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