Haïti: le calvaire des journalistes dans un pays en crise

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Le 3 mai, le monde célèbre la journée mondiale de la liberté de la presse, instaurée par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1993, pour rappeler l’importance de la liberté de la presse et l’obligation des gouvernements de respecter et faire respecter le droit de liberté d’expression inscrit à l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme . Cette date marque aussi le 30e anniversaire de la Déclaration de Windhoek, une déclaration des principes de liberté de la presse élaborée par des journalistes africains en 1991.

La liberté de la presse est fondamentale pour assurer le pluralisme et l’indépendance des médias, ainsi que le droit du public à l’information. Elle permet aussi aux journalistes d’exercer leur métier sans peur ni censure, et de dévoiler les abus de pouvoir, les violations des droits humains et les faits de corruption. Elle participe ainsi à renforcer la démocratie, l’état de droit et les droits fondamentaux.

Mais en Haïti, les journalistes sont confrontés à des risques croissants tels que les assassinats, les enlèvements, les violences physiques, les cyberattaques, les lois répressives ou la désinformation. Selon Reporters sans frontières (RSF), Haïti a dégringolé de 35 places dans le classement mondial de la liberté de la presse entre 2014 et 2021, passant du 47e au 87e rang sur 180 pays. Les journalistes haïtiens souffrent d’un manque cruel de ressources financières, d’un soutien inexistant de la part des institutions
et d’un accès difficile à l’information.

Le pays est plongé dans une crise politique et sécuritaire depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021. Les gangs armés règnent sur une grande partie du territoire et se livrent à des affrontements pour le contrôle des routes et des quartiers. Les journalistes qui couvrent ces zones sont exposés à des tirs croisés ou à des représailles. Ces crimes sont restés impunis. L’impunité est la norme en Haïti, où la justice est faible et corrompue. Face à ces défis, les journalistes haïtiens ne baissent pas les bras.

L’UNESCO organise chaque année une célébration de la journée mondiale de la liberté de la presse, avec un thème spécifique et un prix attribué à une personne ou une organisation qui s’est illustrée par sa défense ou sa promotion de la liberté de la presse.

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